Proust fait le printemps 2019
Il y a tout juste cent ans, en 1919, Marcel Proust recevait le prix Goncourt pour A l’ombre des jeunes filles en fleurs, issu de son cycle romanesque A La Recherche du temps perdu. L’écrivain, intimement lié à Illiers-Combray, retournera “à la maison”, du 11 au 19 mai 2019, pour un Printemps proustien exceptionnel, qui célébrera la littérature et la Belle Époque. De nombreux artistes et vedettes sont annoncés.
« Longtemps, je me suis couché de bonne heure ». Cette phrase, apparemment anodine, est celle qui ouvre A La Recherche du temps perdu, et lance une révolution littéraire.
Avec ce cycle romanesque à l’ampleur vertigineuse, son auteur, Marcel Proust, invente, selon les critiques, la littérature moderne, délivrée des contraintes de la narration.
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L’épicentre de ce séisme culturel se situe à Illiers, une bourgade que l’auteur fréquentait pendant les vacances de Pâques, entre ses 6 et 9 ans.
C’est dans ce village, qu’il a rebaptisé Combray, que Marcel Proust puise les sensations et les souvenirs nécessaires pour commencer son œuvre titanesque.
Chartres et Illiers-Combray accueilleront le Printemps proustien.
Sur place, la fameuse Maison de tante Léonie, où tout est conservé en l’état, perpétue le souvenir d’un écrivain qui a constamment réinventé les lieux au gré des caprices de sa débordante imagination.
Un salon du livre à la collégiale Saint-André, à Chartres
Et c’est à Illiers-Combray que le romancier “reviendra”, à titre posthume, pour un festival d’une ampleur inédite, le Printemps proustien, du 11 au 19 mai prochains.
Ce rendez-vous, initié par le Conseil départemental, a pour objectif de célébrer les cent ans du prix Goncourt de Marcel Proust pour A l’ombre des jeunes filles en fleurs, et plus généralement la Belle Époque à travers une série de rencontres, conférences, concerts et expositions.
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Tout le monde mettra la main à la pâte, en fonction de son savoir-faire. Les “proustomaniaques” pourront écouter les spécialistes les plus pointus, comme Kazuyoshi Yoshikawa, qui animera un colloque sur le Japonisme dans A la Recherche du temps perdu.
Ce programme, assez intimidant au premier abord, est habilement complété par des animations beaucoup plus abordables, comme la venue de l’auteur Yann Queffélec qui assurera une lecture liée aux œuvres de Marcel Proust, ou le déplacement de l’Académie Goncourt à Illiers-Combray et Chartres.
Le portrait de Proust quittera provisoirement le musée d’Orsay
Autre rendez-vous marquant : un grand salon du livre, à la collégiale Saint-André, à Chartres, où le public pourra rencontrer les auteurs et se faire dédicacer leurs derniers romans.Portrait de Marcel Proust par Jacques-Emile Blanche.
Mais l’événement le plus inattendu, et peut-être le plus prestigieux, est le prêt, pour deux mois, du portrait de Marcel Proust par Jacques-Emile Blanche, qui quittera provisoirement le musée d’Orsay, à Paris, pour être accroché sur un mur de la Maison de tante Léonie.
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Cette peinture datée de 1892 capte un dandy de 21 ans, immortalisé en chroniqueur mondain, quelques années avant ses premiers pas d’auteur. La gloire littéraire n’interviendra que vingt-sept ans plus tard, à l’occasion de ce prix Goncourt que l’on n’a pas fini de célébrer…